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APRES LES INONDATIONS DANS L’AUDE LES 15/16 OCTOBRE : LE POINT SUR LES INDEMNISATIONS

Dans les 48 heures qui ont suivi le sinistre, assureurs et experts se sont succédé aux domiciles des sinistrés avec beaucoup de propos rassurants.

Au fil des jours, l’État, les collectivités locales et les associations d’aide aux victimes ont remplis leurs obligations alors qu’à l’heure actuelle les assurances se font tirer l’oreille pour effectuer les remboursements promis.

 En ce qui concerne les remboursements touchant aux biens immobiliers, les assurances invoquent des causes « administratives » : en effet, elles doivent vérifier que le sinistré est réellement propriétaire de ses biens et s’assurer de la situation de ces biens vis à vis des hypothèques ; pour ce faire, il faut contacter un notaire qui devra non seulement réunir les documents prouvant la propriété mais aussi obtenir du Bureau Central des Hypothèques un certificat de levée ou non de l’hypothèque. Et ces démarches s’avèrent longues, compte tenu du petit nombre de notaires disponibles et du délai de réponse du Bureau des Hypothèques. Les assurés devront encore attendre afin d’être indemnisés à hauteur de la remise en état de leurs biens !

 Pour ce qui a trait au mobilier, les assurances ont ouvert des dossiers sinistre « catastrophe naturelle » en plusieurs parties en fonction des dates de signalement des dégâts et beaucoup d’assurés ont accepté le retrait de franchises pour chacune des parties, ce qui est contraire à la législation.

Précision : le taux de vétusté s’applique sur tous les biens mobiliers. Or, compte tenu de l’ampleur des dégâts, les meubles et tout l’électroménager se retrouvent souvent hors d’usage. Et les sommes remboursées ne couvriront jamais les frais entraînés par le rachat de tous les équipements. A titre d’exemple, un équipement électroménager complet a été remboursé moins de 800 euros.

Les véhicules, eux, font très souvent l’objet d’un contrat « tiers-collision » dans les zones rurales de l’Aude où l’on garde majoritairement sa voiture ou son utilitaire plus de cinq ans. Conformément aux conditions générales de la plupart des contrats, l’assurance a signifié un refus définitif de remboursement au grand dam des propriétaires qui pour la plupart n’avaient jamais vérifié les clauses particulières du contrat, certaines portant la mention « catastrophe naturelle »sans autre précision et sans que l’assureur ait spécifié à son client qu’un contrat tiers collision n’ouvrait aucun droit dans ce cas.

Les assurances semblent si désemparées face à la situation qu’on peut se demander si le délai de règlement des sinistres imposé par l’arrêté de catastrophe naturelle sera respecté.

Au final, tous ces manquements impactent fortement le moral des habitants, qui une fois bénévoles et secouristes partis, se retrouvent bien seuls.