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Le miel d’ici…ou d’ailleurs ? suite

Forte d’environ 350 apiculteurs, l’Aude figure parmi les premiers départements de France producteurs de miel. Cependant 75% des miels consommés en France sont des miels mélangés d’origine étrangère.
Quelle en est la cause?
De 32000 tonnes en 1995 la production française de miel s’est effondrée pour passer à 10 000 tonnes en 2017. Les ruches victimes des pesticides, des prédateurs comme le frelon asiatique, des bouleversements climatiques, sont décimées.
Les miels d’importation représentent aujourd’hui plus de 30 000 tonnes soit les 3/4 des miels consommés dans notre pays. Ils proviennent principalement de Chine, d’Ukraine, d’Argentine, de Hongrie, d’Espagne et d’Italie.
Or si les textes européens prévoient l’obligation de mentionner sur l’étiquette le pays d’origine de la récolte, cette obligation tombe en cas de pluralité de pays d’origines, au profit d’une mention opaque « mélange de miels originaires/non originaires de l’Union européenne ».
Ainsi 80% des consommateurs pensent à tort consommer du miel français alors qu’il s’agit le plus souvent de mélanges de pays différents, où la qualité est très variable (exemple de la Chine qui rajoute du sirop de sucres).
En octobre dernier l’union nationale de l’apiculture française et l’UFC-Que Choisir ont lancé simultanément une campagne demandant une modification de la réglementation en matière d’étiquetage, permettant une réelle traçabilité des miels consommés en France.
l’UFC-Que Choisir de l’Aude a rassemblé des témoignages d’apiculteurs locaux qui attestent la perte au minimum de 50% de ruches allant parfois même jusqu’à 100%. Face à ces pertes conséquentes l’UFC-Que Choisir s’interroge sur la réelle provenance du miel vendu comme étant d’origine strictement audoise ou régionale.
Notre conseil : préférez l’achat de votre pot de miel chez le petit apiculteur du coin plutôt que dans la grande distribution.

De plus dans une chronique antérieure où nous avions dénoncé les trois pesticides tueurs d’abeilles appartenant à la famille des NÉONICOTINOÏDES, l’UFC-Que Choisir de l’Aude se réjouit de vous annoncer qu’enfin l’Union Européenne s’est prononcée le 27 avril 2018 pour l’interdiction de ces insecticides jugés responsables de la baisse du nombre d’abeilles. C’est une bonne nouvelle pour les abeilles et la biodiversité.

 Céline Couderc et Alain Jandiot / Communication UFC-Que Choisir de l’Aude